• Salima Tenfiche
    (Université de Lorraine - CERILAC Paris Cité - 2L2S-Metz)
     
    Travailler sur le cinéma algérien contemporain : enjeux, difficultés et méthodes
     
     
    A l'occasion de ce séminaire, Salima Tenfiche reviendra sur son travail de thèse de doctorat en histoire et sémiologie du texte et de l'image, soutenu récemment à l'université de Paris Cité :
    Glorifier les morts ou consacrer les vivants. Une histoire esthétique et politique du cinéma algérien sous l’ère Bouteflika (2003-2019)
     
    Après avoir obtenu ses lettres de noblesse en 1975 lorsque Chronique des années de braise (Mohamed Lakhdar-Hamina) remportait la première Palme d'or du festival de Cannes jamais décernée à un film africain ou arabe jusqu'alors, la jeune cinématographie nationale algérienne sombre lentement dans l'oubli avec la guerre civile qui plonge le pays dans le chaos durant les années 1990. À partir de 2003, le retour à la paix et la bonne santé économique du pays permettent une timide relance de l'activité cinématographique. Deux cinémas algériens antagonistes voient alors le jour. D'un côté, un cinéma de propagande financé par l'État que nous avons nommé « cinéma chahid » (cinéma martyr) parce qu'il se compose de films de guerre à la gloire des héros nationaux de la résistance contre le colonialisme morts pour la patrie. De l'autre, des co-productions avec l'étranger ancrées dans le présent et dans le quotidien morne et étouffant des Algériens et des Algériennes du commun, qui circulent dans les festivals internationaux les plus prestigieux du monde mais qui ne sont ni soutenues ni diffusées dans leur propre pays, et que nous proposons d'appeler « cinéma aïchin » (cinéma des vivants).
    Notre thèse se veut une contribution à l'écriture de l'histoire du cinéma algérien, et en particulier du cinéma contemporain, un terrain de recherche qui reste encore à défricher. En croisant différentes approches du cinéma (institutionnelle, sociologique, narrative et esthétique), nous proposons de mettre en regard ces deux cinémas algériens contemporains. Selon une approche synchronique d'abord, nous retraçons la généalogie de ces deux courants antagonistes. En revenant sur les grandes étapes du développement du cinéma en Algérie de la
    période coloniale à nos jours, tant sur le plan industriel que sur celui des formes, nous souhaitons mettre en exergue d'une part la filiation du cinéma chahid avec le cinéma moudjahid (cinéma combattant) de la période socialiste (1962-1984), et d'autre part la filiation du cinéma aïchin avec le cinéma de résistance clandestin des maquis de la Guerre
    d'Indépendance (1954-1962) pour ses conditions internationales de production et de diffusion, mais aussi avec celui de l'avant-garde des années 1970 (Zinet, Allouache, Djebar et Beloufa) pour ses innovations formelles et narratives. Selon une approche synchronique ensuite, et à partir d'enquêtes de terrain réalisées entre 2016 et 2019, nous dressons un état des lieux actuel des conditions de production et de distribution (financements, censure, rareté des salles ouvertes au public, rôle des festivals, piratage), afin de mettre en évidence la dichotomie du cinéma algérien sous le régime d'Abdelaziz Bouteflika depuis la relance de l'activité jusqu'au déclenchement du Hirak (2003-2019). Parallèlement à cet état des lieux, l'analyse esthétique et politique du cinéma chahid nous permet de montrer que ces films de propagande relèvent autant d'une stratégie de légitimation du pouvoir après la guerre civile (1992-2002) que d'une adaptation du discours officiel aux mutations de la société algérienne. Les films du cinéma aïchin quant à eux se distinguent par un renouvellement des récits et des formes du cinéma algérien. Cette nouvelle génération de cinéastes propose des images plurielles d'une société algérienne déchirée et désabusée par l'échec des espérances de l'Indépendance autant que par les violences fratricides de la guerre civile, contribuant ainsi à un processus de démystification vis-à-vis de l'image officielle d'une Algérie glorieuse et unie.
     
    Docteure en histoire du cinéma, Salima Tenfiche est Attachée temporaire d'enseignement et de recherche au sein du département Arts de l'Université de Lorraine à Metz, membre du CERILAC (Paris-Cité). Elle est l'auteure de plusieurs articles et chapitres d'ouvrages. Elle a publié récemment avec Sarah Diffalah (journaliste à L'Obs), Beurettes, un fantasme français, Editions du Seuil, 2021.  
    La séance aura lieu mardi 6 décembre 2022 à 17h00, à Metz,

    ile du Saulcy, Bâtiment A UFR Arts Lettres et Langues, Amphithéâtre 2

     

    Lien Teams pour les personnes ne pouvant se déplacer :

     

     https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_MGVhZTI0MzMtMWFmNC00ZmJkLTk1MzItNDdjMGYwYjU0ZjJj%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22158716cf-46b9-48ca-8c49-c7bb67e575f3%22%2c%22Oid%22%3a%22b27e6e44-0869-43a1-9dda-371d933bc25b%22%7d

     
    Toutes les séances passées et futures du séminaire, les éléments d'information sur les études de doctorat et les recherches en Arts à Metz, les informations sur les colloques, journées d'études, séminaires qui impliquent le 2L2S ou les indications de sources, d'études, de recherches d'emplois et de stages culturels sont mentionnées sur le blog du séminaire :http://b-artsdelamoselle.eklablog.com/
    Informations COVID 19 : L'épidémie continue à faire des victimes en France. Soyez vigilants.
    "Au moment de la rentrée, le port du masque n’est pas requis en milieu universitaire, ni pour les personnels, ni pour les étudiants. Ceci ne fait bien entendu pas obstacle à ce que les étudiants ou les personnels qui le souhaitent, le portent. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d’isolement" Direction générale des services Université de Lorraine message du 13 septembre 2022
    "Le port du masque n’est plus obligatoire en milieu universitaire, ni pour les personnels, ni pour les étudiants. Ceci ne fait bien entendu pas obstacle à ce que les étudiants ou les personnels, qui le souhaitent, le portent. Il demeure fortement recommandé :- dans les lieux clos ou de grande promiscuité (les transports par exemple),- dans les lieux clos mal aérés et/ou mal ventilés - en présence de personnes âgées, immunodéprimées, malades chroniques et fragiles" Présidence de l'Université de Lorraine, message du 5 décembre 2022

     


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  • Laurent Jullier
    (Université de Lorraine - IRCAV Paris 3)
     
    Qu’est-ce que la « société du spectacle » ?
      C’est Guy Debord qui a élaboré le concept de « société du spectacle » entre 1960 et 67. Depuis lors et jusqu’en 1994 l’année de sa mort, il a souligné la présence toujours plus envahissante, autour de nous, d’événements dont il n’y a pas grand-chose à faire d’autre que les regarder car ils ont d’abord été conçus dans ce but. Et le temps passé depuis n’a fait qu’apporter de l’eau à son moulin ; sa théorie, du moins quand on en limite la portée au sens médiatique du mot « spectacle », est devenue de plus en plus facile à comprendre.  En tant que critique, elle est non seulement ce pour quoi Guy Debord est connu, mais aussi, comme il s’en doutait, récupéré. Vilipender les médias ou la dictature du look, en effet, n’est pas bien méchant ; qui ne le fait pas ?  Il faut dépasser, comme le faisait Debord lui-même, ce sens le plus évident du mot « spectacle ». Le spectacle ultime, c’est celui de l’économie, et notamment des techniques qui la servent. L’intervention puisera des exemples dans le domaine de l’architecture, du design, de la publicité et du cinéma.   Laurent Jullier est professeur à l’IECA (Nancy), directeur de recherches à l’IRCAV (Paris), membre d’ARTHEMIS (Montréal), et rédacteur en chef de Mise Au Point, le semestriel en ligne de l’AFECCAV. Son dernier livre, dans la collection « Icônes » des Pérégrines, est consacré à Guy Debord, l’auteur en 1967 de La Société du spectacle. La page « Icônes » du site des Pérégrines se trouve ici, et les nombreuses notes en ligne du livre sont en accès libre .

     

    La séance aura lieu mardi 29 novembre 2022 à 17h00, à Metz,

    ile du Saulcy, Bâtiment A UFR Arts Lettres et Langues, Amphithéâtre 2

     

    Lien Teams pour les personnes ne pouvant se déplacer :

     

     https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_MGVhZTI0MzMtMWFmNC00ZmJkLTk1MzItNDdjMGYwYjU0ZjJj%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22158716cf-46b9-48ca-8c49-c7bb67e575f3%22%2c%22Oid%22%3a%22b27e6e44-0869-43a1-9dda-371d933bc25b%22%7d

     
    Toutes les séances passées et futures du séminaire, les éléments d'information sur les études de doctorat et les recherches en Arts à Metz, les informations sur les colloques, journées d'études, séminaires qui impliquent le 2L2S ou les indications de sources, d'études, de recherches d'emplois et de stages culturels sont mentionnées sur le blog du séminaire :http://b-artsdelamoselle.eklablog.com/
    Informations COVID 19 : L'épidémie continue à faire des victimes en France. Soyez vigilants.
    "Au moment de la rentrée, le port du masque n’est pas requis en milieu universitaire, ni pour les personnels, ni pour les étudiants. Ceci ne fait bien entendu pas obstacle à ce que les étudiants ou les personnels qui le souhaitent, le portent. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d’isolement" Direction générale des services Université de Lorraine message du 13 septembre 2022

     


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    Mathieu Mallard (2L2S-Metz - Paris 8)

     

    Autorité artistique et animation japonaise

     

    Notre objectif sera de rendre compte de l'évolution des structures de travail de l'animation japonaise en nous intéressant à la question clé de l'autorité artistique. Les spécificités organisationnelles de l'animation japonaise, à l'opposé du modèle théorique européen de l'auteur, nous invitent à penser des autorités artistiques plurielles, se manifestant à différents postes de travail, entrant en synergie ou en opposition dans les différentes évolutions de l'organisation du travail. En partant du principe que la prétention à l'autorité artistique est un instrument clé de l'organisation du travail artistique et de la répartition des tâches, nous serons amenés à nous questionner sur les processus organisationnels qui, dans l'histoire de l'animation japonaise, amènent à cristalliser l'autorité artistique au poste de l'animateur - tout en interrogeant la place d'autorités artistiques hétérogènes et leurs fonctions dans l’organisation de l’industrie de l'animation japonaise.

     

    Mathieu Mallard est titulaire d'un contrat doctoral de l'Université de Lorraine dans le cadre de Lorraine Université d'Excellence (LUE), il prépare sa thèse de doctorat en Arts du spectacle-cinéma - Aménagement(s) de l'autorité artistique dans la structuration de l'industrie de l'animation japonaise. Émergence et ambiguïtés du modèle de l'animateur-auteur (1957-1973) - sous la direction de Katalin Por (Paris 8) et Fabrice Montebello (U. de Lorraine).

     

    La séance aura lieu mardi 22 novembre 2022 à 17h00, à Metz,

    ile du Saulcy, Bâtiment A UFR Arts Lettres et Langues, Amphithéâtre 2

     

    Informations COVID 19 : L'épidémie continue à faire des victimes en France. Soyez vigilants.
    "Au moment de la rentrée, le port du masque n’est pas requis en milieu universitaire, ni pour les personnels, ni pour les étudiants. Ceci ne fait bien entendu pas obstacle à ce que les étudiants ou les personnels qui le souhaitent, le portent. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d’isolement" Direction générale des services Université de Lorraine message du 13 septembre 2022

     

     

     

     


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  • Nataliya Puchenkina (ATER U. de Lorraine - 2L2S-Metz)

     

    La presse comme fabrique de la réception du cinéma soviétique en France

    dans l'entre-deux-guerres : quels usages pour quels effets ?

    L'analyse des discours engendrés par et à destination des films, et notamment la parole critique, fait de nos jours partie des pratiques quasi incontournables des recherches s'intéressant aux problématiques de la réception. Or l'inaccessibilité des archives rédactionnelles allant de pair avec la difficulté d'identifier des sources d'information, rendent l'entreprise de l'analyse particulièrement périlleuse, notamment en raison du " caractère conformiste et consensuel du discours critique ". L'impossibilité de déterminer l'intention de la parole critique n'interdit pas pour autant de reconnaître son rôle dans la constitution du "cadre d'interprétation" .  Quelles sont les logiques qui ont façonné la manière de présenter ou plutôt de représenter le cinéma soviétique dans l’espace médiatique français et comment cette représentation s’articule-t-elle avec la situation propre à la France ?  Comment ce discours a-t-il contribué à former des grilles interprétatives appliquées au cinéma soviétique, dont certaines perdurent encore de nos jours ? En examinant les éléments de réponses à ces questions, l'expose propose d'approcher la multiplicité des interprétations données aux films à travers la notion de la "fabrique" de leur réception, compris en tant qu’ensemble de représentations formées autour des films et des modes de leur production par les acteurs impliqués dans leur circulation.

    Nataliya Puchenkina est docteure en études cinématographiques et attachée temporaire d'enseignement et de recherche à l'Université de Lorraine, Metz. 
    Sa thèse, soutenue en décembre 2021 à l'Université de Caen, explorait les spécificités de l'exportation, de la diffusion et de la réception du cinéma soviétique en France durant la période de l’entre-deux-guerres. 
    Ses recherches actuelles visent à étudier les liens entre les conditions de la distribution/programmation des films et la transmission de la culture cinématographique. 
     
    La séance aura lieu mardi 15 novembre 2022 à 17h00, à Metz,

    ile du Saulcy, Bâtiment A UFR Arts Lettres et Langues, Salle A32

     

    Informations COVID 19 : L'épidémie continue à faire des victimes en France. Soyez vigilants.
    "Au moment de la rentrée, le port du masque n’est pas requis en milieu universitaire, ni pour les personnels, ni pour les étudiants. Ceci ne fait bien entendu pas obstacle à ce que les étudiants ou les personnels qui le souhaitent, le portent. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d’isolement" Direction générale des services Université de Lorraine message du 13 septembre 2022


     





     


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  • Lucie Rydzek (2L2S-Metz - IAO Ens Lyon)

    Portée esthétique du concept de ma (間) dans le cinéma japonais contemporain

    Ce projet de thèse doctorale s’intéresse à la portée esthétique, en particulier écocritique, dans les films japonais d’auteur-e-s produits entre 2011 et 2022, du concept sino-japonais de ma , qui désigne une dynamique d’interaction au sein d’un intervalle spatial et/ou temporel, et qui traduit une sensibilité sociale, une éthique de vie et une attention au non-humain à la fois profondément locales et aux dimensions universelles. En effet, déployé pour interroger les relations sociales et les modes d’inscription phénoménologique de soi dans son milieu de vie, ce concept est à même de traduire l’esthétique de films traitant en particulier des crises anthropocènes de Fukushima, de la Covid-19 et des malaises sociaux contemporains. Nous nous demanderons en particulier dans quelles mesures ma au cinéma engage une expérience culturelle singulière, porteuse d’une éducation à un « partage du sensible »1, c’est-à-dire d’une éthique et d’un regard sur le monde capables de remettre en question les valeurs de notre modèle de société écocide. En outre, le concept de ma, lui-même traversé par les enjeux de l’interculturalité et des imaginaires nationaux, nous permettra également d’étudier les identités attachées aux pratiques cinématographiques japonaises d’aujourd’hui, qui s’inscrivent dans une diffusion internationale et donc dans une interculturalité de fait immédiate. Ce projet de recherche essentiellement esthétique propose en même temps de produire une histoire du cinéma japonais de ces dix dernières années, encore peu étudié. Son objectif est également de proposer une nouvelle approche écocritique des cinémas d’Asie à travers le concept de ma.

    Après une licence de littératures et cultures japonaises (Université de Strasbourg) et un Master de cinéma (Université de Lyon 2), Lucie Rydzek est doctorante en Arts à l'Université de Lorraine, rattachée au Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales à Metz, et titulaire d'un contrat doctoral de l'Université de Lorraine, Sa thèse, sous la direction de Fabrice Montebello (U. de Lorraine) et Elise Domenach (ENS Lyon) est consacrée à La portée esthétique du concept de ma (間) dans le cinéma japonais contemporain.

     

    La séance aura lieu mardi 8 novembre 2022 à 17h00, à Metz,

    ile du Saulcy, Bâtiment A UFR Arts Lettres et Langues, Salle A32

     

    Informations COVID 19 : L'épidémie continue à faire des victimes en France. Soyez vigilants.
    "Au moment de la rentrée, le port du masque n’est pas requis en milieu universitaire, ni pour les personnels, ni pour les étudiants. Ceci ne fait bien entendu pas obstacle à ce que les étudiants ou les personnels qui le souhaitent, le portent. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d’isolement" Direction générale des services Université de Lorraine message du 13 septembre 2022

     

     

     


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