• Séance 15 : "Ce que la photographie fait à l'anthropologie" 2.04.2019

    Gerson Bettencourt, Doctorant en Arts, Université de Lorraine

    « Ce que la photographie fait à l’anthropologie »

     Expériences photographiques : Regards croisés sur le Gabon (fin 19esiècle début 21esiècle)

    Séance 15 : "Ce que la photographie fait à l'anthropologie" 2.04.2019

    Souvenir d'Ukoko, Cocobeach 2015

    En associant esthétique et anthropologie, mon travail photographique réalisé au Gabon entre 2000 et 2015, est volontairement hybride, tout comme le médium utilisé, la photographie et l’objet traité, la société gabonaise contemporaine. Ce projet aurait pu se nommer « portraits d’un artiste en ethnographe » dans le sens où mon terrain de recherche gabonais s’est construit autour de l’image alors qu’inversement l’anthropologie aurait tendance à considérer la photographie comme un simple auxiliaire du langage. Historiquement ces deux disciplines ont émergé en même temps et s’intéressent au même sujet, l’exploration du monde. (H.BECKER). Pourtant leur relation n’est pas évidente. A cet égard l’œuvre de W.Benjamin dresse un pont important entre image et langage. La photographie quelle que soit sa présence n’est que la manifestation d’une distance. On est confronté à une problématique spatiale, mais aussi temporelle, car en tant que procédé de fixation du passé, l’image photographique se vit toujours au présent, opérant ainsi une collusion de temps hétérogènes (BENJAMIN).  Ce point soulève bien sûr des questions sur le temps mais aussi des questions sur la réception, d’où la nécessité de considérer par glissement, les figures de l’acteur et du spectateur.

    Cet axe de recherche passe d’abord par le questionnement de la construction de l’image à partir de la situation : le terrain du photographe quadrillé spatialement et temporellement où se manifestent des rapports intersubjectifs traductibles aussi bien sur le plan matériel qu’émotionnel. Il convient d’intégrer entre autres choses l’apport de l’expérience technique à l’iconologie. (W.J.T MITCHELL). Interpréter une image c’est aussi penser la réception de l’image, à partir des vecteurs de diffusion matériels et les mécanismes d’intériorisation, conscients ou inconscients, du spectateur. Un autre axe clef consiste donc à explorer l’idée d’imaginaire en photographie. La photographie est un espace de circulation, un médium de rencontre imaginaire. (C.DUTTLINGER). Tous les champs d’existence et d’expérience se répartissent entre la polarité de deux logiques, l’une scientifique, l’autre mystique. Dans l’une possible et impossible s’excluent, dans l’autre, le possible et l’impossible, ne s’excluent pas. Les multiples formes d’imaginaires existants se déploient entre ces deux pôles, d’une part l’imaginaire reconnu et vécu comme tel, d’autre part l’imaginaire transmuté, transfiguré en sur-réalité. (GODELIER). Dans ce contexte de recherche, j’ai opté d’inscrire mon travail photographique dans une généalogie, une généalogie de l’image du Gabon. Cette mise en perspective d’images a priori hétérogènes a pour ambition de questionner la capacité qu’ont ces images d’agir, aussi bien sur ceux qui les font que sur ceux qui les consomment.

    La séance aura lieu le mardi 2 avril 2019 à partir de 17h00 en salle A32

    (île du Saulcy Metz Bâtiment A : UFR Arts Lettres et Langues)

     


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